Pain cave

Il est 9h, un mardi matin dans une semaine normale. Derrière le mur, mon coloc s’apprête à commencer sa journée de travail. Il l’a même déjà commencé. Comment je le sais ? Un léger son continu et répétitif se mêle maintenant à celui du trafic et de la ville qui s’agite.

Ce son est difficile à décrire et pourtour vraiment singulier. Il est mécanique, plutôt aigu, de la même tonalité que celle des cigales je dirais, comme des centaines de clics condensés en 1 seconde. Ce son c’est celui d’un vélo d’appartement, d’un home trainer.

Mon coloc, Baptiste, est athlète de haut niveau, et pédaler aux heures de bureaux fait parti de son métier. Installé en travers de sa chambre, c’est parti pour une grosse heure d’effort. Une heure d’un meeting avec lui même, d’une conf-call avec sa determination dans laquelle j’ai pu me faufiler.

« Tu vois la petite aspérité là sur le mur, le petit relief, ça me rappelle une frontale de la Sainté-Lyon, j’imagine que je la rattrape »

La séance commence à s’intensifier, les dialogues se font de plus en plus rares, les phrases de plus en plus entrecoupées par la respiration. Tant mieux, j’essaye de me faire oublier.

« c’est une compilation des moments marquants du sport français, je comprends plus vraiment ce qui se passe mais c’est pas très grave, je la connais par coeur »

J’utilise rapidement un flash pour essayer d’effacer un peu le reste de la chambre, d’accentuer cette dimension d’intimité et surtout d’apporter ce côté un peu trash.

« Allez ! encore 2 séries et ce sera bon ! »

Une flaque se forme (zbi j’ai la chaussette trempée). On se rapproche petit à petit de l’aquabike. Merci Baptiste pour les photos : j’ai tout documenté, j’enverrais les photos du parquet au propriétaire pour la restitution de la caution.

« Merci d’être là mec, ça m’a motivé ! »